les Cités

photographies numériques et argentiques, 17 tirages.

Une ville industrielle, née dans la période d’entre deux guerres. En 1915 et 1922, deux usines se sont implantées sur le territoire isérois, respectivement nommée Rhodiacéta et Rhône-Poulenc. De rural, cette région est devenue brusquement industrielle. Pour garder leur main d’œuvre a proximité, ces deux entreprises, s’appuyant sur le modèle paternaliste, ont construit une cité ouvrière sur les communes de Salaise-sur-Sanne, de Roussillon, et de Péage-de-Roussillon.

D’un milieu ouvrier, où la mécanisation du travail et les difficultés économiques rendent difficile l’accès à une vie meilleure, émerge un groupe sociale partageant des valeurs communes. C’est aujourd’hui une ville oubliée, abandonnée par le patronat, où vit toujours une population porteuses d’un double héritage. Les cités, un projet qui a vu le jour par hasard. Par un regard qui s’est posé sur un lieu commun, un lieu que j’avais l’habitude d’arpenter enfant, une ville où mes grands-parents ont vécus.

Pendant un an, je me suis intéressée à ce territoire, et plus particulièrement à ceux qui ont vécus cette époque et qui sont encore là pour en témoigner. Autour de leurs souvenirs, de leurs histoires de rues, j’ai commencé à construire un récit, à reconstituer une mémoire. Par l’image, j’attire le regard sur des détails du quotidiens, du trivial. Je mets à l’honneur des récits de vie, des anecdotes. Tous ces éléments témoignent d’une identité forte tendue entre passé et présent et marquée par une puissante conscience collective.

Vue de l'exposition à In-sted, Lyon 2018
Exposition collective étudiante, projets de fin d'étude